Gilles Vigneault, au coeur du pays, est un documentaire sur le poète québécois Gilles Vigneault.
Le film est diffusé à Télé-Québec, dans le cadre du cinquantième anniversaire de la chanson Gens du pays, du même auteur.
Le conteur, humoriste et scientifique Boucar Diouf rencontre Vigneault, à Natashquan, sa ville natale.
Natashquan, là où on chasse l’ours noir, en Innu.
J’ai vu la rencontre de deux exils.
Vers d’autres rives est mon ouvrage préféré du romancier Dany Laferrière. Le romancier vogue vers le roman.
Gilles Vigneault s’est exilé de Natashquan vers le collège de Rimouski. Le fleuve était tellement large qu’il s’est cru sur l’océan. J’ai commencé à écrire sur l’exil tout de suite en arrivant au collège, dit-il.
Boucar Diouf s’est exilé de Dakar, au Sénégal, aussi vers Rimouski. Il y est devenu océanographe.
L’eau goûte le sel, à Rimouski.
Boucar Diouf est un québécois venu d’ailleurs.
Outre la rencontre des deux artistes, le documentaire présente des chanteurs teuses et des chansons de Vigneault. Accompagnés par le chanteur Louis-Jean Cormier et de musiciens.
On rencontre Gilles Vigneault pour l’écouter.
Il reçoit pour parler.
Nommer les choses. Créer du sens.
Enseigner.
Dominer.
Boucar est intimidé.
Tous toutes les participants cipantes sont admiratifs ratives. Le français inclusif est une langue de bégaiements.
Je pense à Janette Bertrand.
À 100 ans bien sonnés, Janette conversationne toujours, dirait Sol, le magnifique de notre enfance.
Une conversation prend le large dans la direction des conversants.
Des capitaines de rives.
C’est parce que Janette a passé sa vie à écouter.
Si elle avait parlé davantage depuis quatre-vingt ans, elle serait peut-être une grande poétesse.
Ses mots sont ceux qu’elle a écoutés.
Une poésie des sans tribune.
Vigneault en exil, On ne sait jamais qui frappe à la porte. On ne sait jamais ce qu'il nous apporte, cet étranger, le voyageur.
Loin comme l’Angleterre, je t’aimerai, je t’aimerai.
Jack Monoloy aimait une blanche, Jack monoloy était indien. Exil impossible.
À la même époque, Kukum, un exil raconté par le romancier Innu, Michel Jean, a réussi. Une grande histoire d’amour entre une exilée et un nomade.
L’exil de Boucar Diouf prend souvent la voix de son grand-père.
L’exil est un passé dans un présent.
Boucar Diouf est d’un exil récent.
Gilles Vigneault est de la lignée d’un exilé de France. Comme à peu près tous les Canadiens français.
Boucar est arrivé en avion. Gilles en bateau. Les autochtones sont arrivés à pied. Ce sont les seuls non exilés de l’histoire.
Pour l’Innu et l’Inuit, l’humain et le pays ne font qu’un.
Dans les textes de Vigneault, l’exil prend la forme d’étranger, de voyageur, d’accueil, de langue et de traditions.
Les traditions, c’est un terrain pour garder le langage et l’appartenance vivantes, dit-il.
Ses yeux se voilent.
Aucun vent, que de l’eau douce.
Il ne faut pas fermer son coeur à l'étranger, au voyageur.
Gilles Vigneault te passe le témoin, Boucar.
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