Ce pourrait être une lettre d’amour adressée à Heidi Hollinger. C’est Ports d’attache, à TV5, la plus
magnifique émission portant sur des villes vivant sur le bord de l’eau. Ce ne
sont pas tant les ports ou les villes, que la façon de les aborder.
Le métier d’Heidi Hollinger est photographe. Elle n’est ni animatrice de
télé ni journaliste et pourtant, elle a cette façon de nous présenter les
villes en entrant par la fenêtre.
Tout me séduit dans cette émission. Son animatrice, son accent, sa façon
de casser les phrases, les questions ouvertes, la réalisation intelligente,
l’infographie en blanc et turquoise, les textes, la nuit, les invités. Côté
musique, Michel Corriveau a été particulièrement inspiré en composant un thème
qui décolle. Tous ces ingrédients donnent à l’émission un style, on croirait
écouter Penny Lane.
Le métier d’Heidi Hollinger, c’est la curiosité et l’écoute. À ce jeu,
un kodak ou un micro, c’est pareil. Elle a le don de laisser la place à ses
invités, architectes, journalistes, professeurs, guides, ingénieurs, historiens,
restaurateurs et ainsi de suite. Chacun donne une couleur à sa ville, selon sa
vision des lettres, des gens et des chiffres. J’ai envie de prendre une bière
ou quatre avec ces invités. Ce sont les gens qui font les villes, ceux-là en
parlent comme d’une amie.
Autour de la production, il semble y avoir une aura. Quelque chose
d’immatériel, une ouverture par laquelle l’équipe garde une place au hasard et
à l’imprévu. Exactement comme les mots. Il y a les mots et ce qu’il y a autour.
Autour, c’est le charme. Heidi Hollinger n’est pas seule, cette émission est une
chimie du talent.
Ports d’attache adopte un parti pris en ce qui a trait à l’identité de chacune des
villes. Qui êtes-vous? Grande question, nous allons suggérer notre réponse. Changez
les invités et les couleurs du portrait ne seront plus les mêmes. C’est l’oeil de la photographe.