vendredi 4 novembre 2022

Tadoussac

 


Tadoussac garde dans sa manche une carte qui échappe à Montréal.


Le grandiose.


Le beau et le magnifique se trouvent sur le chemin. C’est le fleuve, au détour d’une courbe, une falaise. La Malbaie.


Le grandiose, c’est une coche au-dessus.


Ce n’est ni l’orchestre, ni la salle, ni les choeurs.


C’est la musique de l’orchestre, dans la salle avec les choeurs.


L’immatériel.


Du genre à te faire lever la nuit pour écrire.


Sur le parterre de l’hôtel Tadoussac, la baie, le fleuve et le fjord remplissent l’écran.


Québec, c’est tout droit. Saguenay, tournez à droite.


Lorsqu’il vente à Tadoussac, attachez vos cornes avec de la broche.


Je m’adresse aux boeufs.


Tout ce qui se tient debout s’oppose au vent. Il bouscule, plaque, patine et recommence.


Le grandiose se passe au-delà du prix de la chambre et du goût des oeufs.


Un nuage de brume tellement énorme qu’il fait la pluie et le beau temps avec le jour et la nuit.


Cette émotion-là.


Tu ne te contentes pas d’écrire une carte postale.


Le vent l’apporte à la poste.


C’est Tadoussac.


Je comprends que les Français et les Premières Nations aient choisi cet endroit pour signer la naissance du pays.


La plus grande rencontre de notre histoire a eu lieu à Baie Sainte-Catherine, à une lieue d’ici.


Des hommes impressionnés, en forêt, à l’abri du vent.


Et j’ai signé, le 27 mai 1603, à la Pointe Saint-Mathieu. Samuel de Champlain.


C’était un mardi.