mardi 2 janvier 2024

La promesse de l'écrivain

 

Le livre est le plus ancien écran de ma vie.


C’était les bandes dessinées, dans le quotidien La Presse du samedi, Tintin, Spirou. Les histoires de l’oncle Paul.


L’Aéropostale. Mon premier voyage.


L’Aéropostale, Service quotidien pour l’Espagne, le Maroc et l’Algérie, écrit l’affiche.


Les pilotes, Saint-Exupéry, Mermoz, Guillaumet.


Le Sahara, les pannes, les mécanos, les Touareg.


L’école primaire ne m’a rien fait imaginer d’aussi durable.


Le livre est l’équivalent de la radio. J’imagine par les yeux. J’imagine par les oreilles.


J’ai voyagé tout l’été à Montréal, à Petit-Goâve et aux États-Unis, avec Dany Laferrière comme guide.


Dans Chronique de la dérive douce, il repasse ses premières années ici. Le travail d’usine.


Dans Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, il repasse ses premières années ici, dans sa chambre et les bars de la rue St-Denis.


J’ai vécu l’UQAM à cette époque donc, les mêmes bars. Étudiant à l’UQAM, quelle contradiction, disait le chargé de cours René Pelletier. Je la ris encore.


Le voyage atteint un sommet dans la nouvelle Une maisonnette au flanc de cette montagne bleue (Vers le sud, pp.95-110).


Une dame pas bourgeoise vit à l’étroit dans la bourgeoisie de sa famille. Elle part en vacances bourgeoises dans les Îles. Comme Rose, dans le film Titanic.


Le premier jour, un insulaire lui fait savoir qu’il est là pour elle. Que sa maisonnette donnant sur la mer est là pour elle.


Le lendemain, la dame annonce à son mari c’est fini mon kiki. Elle prend ses cliques et ses claques et déménage chez l’insulaire.


Quinze pages de grande beauté.


Mon roman des romans: Vers d’autres rives.


Un récit en images, non paginé. Tu entres dans l’histoire où tu veux.


Vers d’autres rives, c’est la promesse de l’écrivain.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire