Il ne se
passe pas grand chose dans un escalier roulant. Il se passe encore moins
quelque chose dans l’escalier roulant de la station de métro Joliette, un
samedi matin à huit heures. Le mur et le plafond se rapprochent lentement.
Il y a deux
ans, la musique d’un violon est venue alléger ma montée. C’est une bourrasque
de vent chaud qui passe à l’intérieur. Elle arrivait de quelque part en haut.
La musique
de violon sortait d’un tas de linges et de couvertures. J’ai vu une barbe et des
mains. Un caméléon dans un tas de linge, sur un plancher de céramique,
dans une station de métro, en hiver. Les samedis suivants, il n’était pas là.
Ce monsieur
s’est fait voler son violon cette semaine. Sa photo est en première page du Devoir ce matin, avec un violon neuf.
Le
violoniste a un nom et un violon. Il s’appelle Mark Landry.
Sa musique
passe au-dessus de la rampe et se rue dans l’escalier roulant pour transporter les
voyageurs en pleine montée.
Sa barbe est sale,
ses doigts aussi. Il faut être sale en quelque part pour jouer aussi bien. Le cœur
est grafigné et le disque ne saute pas.
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