vendredi 22 septembre 2023

Démanteler

 


Des barrages hydroélectriques démantelés au nom de l’environnement aux États-Unis, titre l’article du journaliste Frédéric Arnould, de Radio-Canada.


Démanteler vient du vieux français manteler, couvrir d’un manteau (merci Usito).


Démanteler, enlever le manteau.


Passer au vestiaire? Non.


On démantèle généralement des gangs de motards, des réseaux de drogues, de prostitution. Des campements d’itinérants.


Un manteau enlevé de force.


Toute ma vie, on a vanté les mérites des barrages hydroélectriques.


L’hydroélectricité, la fierté du Québec. La base rassembleuse de la Révolution tranquille. L’énergie propre par excellence.


Quand je lis le démantèlement de barrages, je vois une rivière lâchée lousse. Un mustang dans la prairie.


Des tonnes d’eau, des poissons dans des eaux troubles. Un équilibre retrouvé. La nature.


Sans barrage, la rivière coule de source. Les poissons ne frappent plus un mur. Ceux qui descendent, descendent. Ceux qui montent, montent.


Le naturel revient au galop.


Détachez vos ceintures.


Le vrai démantèlement est celui des idées.


Des rivières étouffaient au point de devenir vertes, brunes et sans saumon. Je les ai entendues soupirer.


J’ai donc copié l’adresse url de l’article pour la propager sur Facebook.


En vertu de la législation gouvernementale canadienne, affiche le site, le contenu de nouvelles ne peut pas être partagé.


Ben oui. Facebook érige des barrages à l’information. Le poisson, c’est moi.


Je me passe de Facebook depuis toujours. Je m’en sers pour annoncer un nouveau texte.


Je lis Le Devoir sur ledevoir.com.


Démantelons.


Sans facebook, je passe aux sms.


Pas de sms, le bon vieux courriel.


Pas de courriel, le téléphone.


Pas de téléphone, le parvis de l’église.


Je préfère le bistro et le taxi.


Les serveurs d’aujourd’hui gaspillent de l’énergie.


Les miens servent du café.


Démanteler. Verbe du premier groupe: avancer en arrière.





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