lundi 6 mars 2023

Le crime parfait

 

C’est comme si l’oiseau avait explosé en vol.


J’arrive chez moi.


Il y a une heure, il y avait de la neige sur le parterre.


Là, il y a des plumes d’oiseau partout sur la neige sur le parterre.


Sur 80 pieds, il a neigé des plumes.


Des plumes gris et blanc. Des longues et des courtes. Plein de plumes.


Comme si elles avaient été tirées par un canon à confettis.


Elles ont atterri comme des plumes.


Si les plumes sont partout, c’est qu’elles n’ont plus de corps pour les rassembler, ni à réchauffer.


Le choc a dû avoir lieu dans les airs.


Quelques bouts de neige sont tachés de sang.


Rien autour. Aucune trace de cou, de pattes, de dos, de nez, de bec, de tête, alouette.


La chose a dû se passer dans l’arbre. Un érable de près de 80 ans.


Je ne vois pas un chat capable de pulvériser un oiseau.


Un écureuil non plus.


On dit que si un raton laveur entre dans un poulailler, mieux vaut dire adieu aux poules.


C’est la définition du carnage.


La semaine dernière, j’en ai vu deux passer dans la cour, près de la grange voisine.


Cinq minutes après le lièvre.


Le lièvre était encore là, hier soir.


J’en déduis que le raton laveur ne bouffe pas de lièvre.


Il arrive aux ratons laveurs de marcher sur une branche de l’érable pour accéder au toit de la grange.


De là à faire exploser un oiseau sur une branche, il n’y a qu’un saut.


Je mise sur le raton laveur.


J’en conclus qu’il ne mange pas les plumes.


Sans cadavre, pas de crime.


Pas de crime, car il est parfait.




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