mardi 1 septembre 2020

Les boulons

  

On les traite de voyous. Lire extrémistes.

 

Ils ont déboulonné une statue de John A. Macdonald.

 

Moi, je n’aime pas Macdonald.

 

Le mot voyou évoque la manière.

 

On attrape la statue au lasso. Ho hisse! La stature du héros pâlit, sa statue se retrouve cul par-dessus tête, avec plus de tête.

 

Je n’aurais pas eu le culot de déboulonner la statue mais bon, c’est fait.

 

La motivation derrière ce geste est une victoire de l’instruction sur l’ignorance.

 

Les voyous racontent l’histoire telle qu’on nous l’a cachée.

 

Ce sont des sauvages, était-il écrit dans les livres d’histoire des Frères des Écoles Chrétiennes.

 

Eh bien, non. Les sauvages, c’était nous.

 

Dans les années 60, peu de gens auraient déboulonné une statue. Nous étions tous ignorants.

 

Depuis, l’instruction nous a appris que le Canada est bâti sur des vols de terres des Premières Nations et un génocide institutionnel.

 

Voyez Harold Johnson, Pierre Trudel, Serge Bouchard, Alanis Obomsawin, le rapport Vérité et réconciliation, la commission Viens et j’en passe.

 

150 ans de génocide.

 

Le génocide est le père du racisme systémique.

 

John A. Macdonald est au cœur de tout ce carnage.

 

On n’a plus le droit d’ignorer.

 

La connaissance, c’est l’ignorance virée comme une crêpe. Les boulons sautent une coche.

 

Le PM du Québec François Legault veut replacer la statue sous ses boulons.

 

Le PM du Canada Justin Trudeau hésite.

 

Le PM de l’Alberta Jason Kelly veut boulonner la statue sur le terrain de l’Assemblée législative, en Alberta.

 

Des terres volées aux Premières Nations.

 

La politique est l’art de la cohérence.

 

Tout ça à cause de voyous.

 

Ils sacrent à table et crachent dans les coins, mais ils causent correct.

 

Ils tordent le bras à l’ignorance.

 

Donald Trump parle à sa base, répètent sans cesse les journalistes.

 

John A. Macdonald a perdu la sienne.

 

 

 

 

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