jeudi 17 septembre 2020

Lascaux comme une histoire

  

Lascaux comme une histoire.

 

Des grottes dont les peintures pariétales affichent des scènes du quotidien.

 

Pariétal désigne les os supérieurs du crâne et la partie supérieure d’une grotte.


L’imaginaire sort du crâne, peint la grotte et invente le ciel.

 

Les dessins évoquent une vie comme les mots nomment les choses.

 

J’écris une phrase. En écrivant le mot phrase, je ne sais pas encore que le dernier mot sera terminera.

 

J’écris une phrase, je ne sais pas par quel mot elle se terminera.

 

J’avance dans la grotte, je ne connais pas la fin de l’histoire.

 

Voici le début : taureaux, chevaux, passage, cheval noir, bisons, félins, homme blessé, érection, mains.

 

Des phrases complètes : sujets, verbes, fantastiques.

 

Je n’aurai pas assez d’une vie pour faire le tour des vingt-six lettres de l’alphabet.

 

L’histoire progresse suivant l’éclairage des torches.

 

Nous sommes locataires de nos histoires.

 

Nous peignons les parois et nous passons.

 

Je ne suis pas propriétaire de ma langue non plus que de ma culture.

 

M’approprier une culture n’existe pas.

 

L’adopter est le mieux que je puisse faire. C’est déjà beaucoup.

 

Adopter diminue la violence.

 

S’approprier mène à la guerre.

 

C’est ce que je comprends de Steven Pinker, La part d’ange en nous.

 

Pinker parle la langue de Lascaux, un imaginaire dans un lieu fermé.

 

Dans les grottes de Lascaux, il y a beaucoup de mots et aucune grammaire.

 

Les mots racontent des histoires, la grammaire donne des leçons.

 

Voici la fin : taureaux, chevaux, passage, cheval noir, bisons, félins, homme blessé, érection, mains.

 

Je n’aurai jamais assez de couleurs pour faire le tour des vingt-six lettres de l’alphabet.

 

 

 

 

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