dimanche 2 octobre 2016

Nous sommes voisins




Je ne me souviens pas avoir déjà vu sourire un membre de la communauté hassidique, à Montréal. Quand j'en croise sur un trottoir, j'ai chaque fois l'impression de monsieurs et de madames pressés de ne plus être là.

Ce matin, en première page du journal Le Devoir, cinq sourires hassidiques, un homme et quatre garçons. Enfin. Ces sourires sonnent comme la fin d'un long silence.

Petite pensée tordue, ils souriaient parce qu'il y avait un photographe. Je les ai tout de même reçus comme un bonjour.

J'ai toujours entendu parler de deux solitudes au Québec. J'en compte au moins quatre. Les francos ne connaissent pas très bien les anglos. Ils en savent aussi très peu sur la communauté hassidique, et encore moins sur les nations autochtones. Cela fait beaucoup de monde et surtout, beaucoup de silos. Maman aurait dit qu'avec aussi peu de curiosité, on ne fait pas des enfants forts.

Le silence est le petit frère de l'intolérance. L'intolérance est pire, parce qu'elle touche à l'irrationnel. Je deviens incapable d'endurer mon voisin, les poils me dressent.

Chaque jour, au cegep, à l'université, dans les restos, je côtoie plein de gens de plein de communautés, toutes couleurs unies. Cela ne nous oblige en rien. Les coudes se serrent naturellement. Les soupapes de l'intolérance se tiennent loin.

En voyant ces sourires ce matin, j'ai eu envie de leur dire bonjour. Juste bonjour. La fois suivante, je leur demanderai aussi comment ça va.





1 commentaire:

  1. "Maman aurait dit qu'avec aussi peu de curiosité, on ne fait pas des enfants forts." --- :) ;) Elle est magnifique celle-là.

    Merci Luc

    http://50nuancesdedave.wordpress.com/

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