Je ne me souviens pas avoir déjà
vu sourire un membre de la communauté hassidique, à Montréal. Quand j'en croise
sur un trottoir, j'ai chaque fois l'impression de monsieurs et de madames
pressés de ne plus être là.
Ce matin, en première page du
journal Le Devoir, cinq sourires
hassidiques, un homme et quatre garçons. Enfin. Ces sourires sonnent comme la
fin d'un long silence.
Petite pensée tordue, ils
souriaient parce qu'il y avait un photographe. Je les ai tout de même reçus
comme un bonjour.
J'ai toujours entendu parler de
deux solitudes au Québec. J'en compte au moins quatre. Les francos ne
connaissent pas très bien les anglos. Ils en savent aussi très peu sur la
communauté hassidique, et encore moins sur les nations autochtones. Cela fait
beaucoup de monde et surtout, beaucoup de silos. Maman aurait dit qu'avec aussi
peu de curiosité, on ne fait pas des enfants forts.
Le silence est le petit frère de
l'intolérance. L'intolérance est pire, parce qu'elle touche à l'irrationnel. Je
deviens incapable d'endurer mon voisin, les poils me dressent.
Chaque jour, au cegep, à
l'université, dans les restos, je côtoie plein de gens de plein de communautés,
toutes couleurs unies. Cela ne nous oblige en rien. Les coudes se serrent
naturellement. Les soupapes de l'intolérance se tiennent loin.
En voyant ces
sourires ce matin, j'ai eu envie de leur dire bonjour. Juste bonjour. La fois
suivante, je leur demanderai aussi comment ça va.
"Maman aurait dit qu'avec aussi peu de curiosité, on ne fait pas des enfants forts." --- :) ;) Elle est magnifique celle-là.
RépondreSupprimerMerci Luc
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