mardi 15 septembre 2015

Antoine



Dans la nuit de samedi à dimanche, Camille va bien. Elle est dehors, avec sa grande amie Pascale. Elles ont fêté la cousine Frédérique et Louis va ramener sa soeur à la maison. Sur le trottoir de l’autre côté de la rue, Antoine. Ah, Antoine, ça fait longtemps.

Antoine et Camille sont liés par le cegep et une grande affection. Nous ne sommes pas des intimes, mais nous nous aimons beaucoup. J’aurais pu dire, je le saluerai une autre fois, j’ai traversé la rue pour lui dire allo. Camille, la prochaine fois, on se voit et on passe du temps ensemble.

En rentrant avec Louis, Camille a eu peur d’avoir un accident. Ce n’est pas Louis, il conduit bien. C’est Camille.

Antoine monte dans un taxi avec un copain. Cinq minutes plus tard, le taxi frappe un muret.

Je n’ai pas connu Antoine, mais j’ai reconnu la peine. Camille n’a jamais senti la mort d’aussi proche. Elle pleure dans mes bras à s’en fendre l’âme.

C’est une curieuse chose, l’âme. Nous savons tous un peu ce que c’est, sans l’avoir jamais vue. Tel joueur est l’âme de l’équipe. La rue St-Laurent est l’âme de Montréal. Dans un magazine, il y a longtemps, un chirurgien disait je n’ai jamais vu une âme au bout de mon scalpel. On ne sait pas où elle est. Lorsqu’on l’arrache, ça fait mal partout.






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