J'ai connu Paul Desmarais au début 2013.
Comme bien des gens, je pensais le connaître, les autobus Voyageur, les
assurances, le génie des affaires, les relations politiques, Power Corporation.
En 2003, je me suis retrouvé dans ses
bureaux, au Centre de commerce mondial de Montréal. Il n'était pas là ce jour-là. Sur les murs, des toiles de
Riopelle, pas des petites, des grandes comme ça. J’ai soupçonné les murs d’être
hauts à cause de la grandeur des toiles. Dans la salle de conférences, les murs
étaient tapissés de Krieghoff, le peintre hollandais de nos hivers. Plus que du
goût, de la grandeur. Je me croyais en Italie, même si je n'y suis jamais allé.
J'ai connu Paul Desmarais au moment où
Pierre-Karl Péladeau, de Québécor, préparait le passage de ses journaux du
papier au numérique. Sa recette était simple: saccager, à coups de lock out et
de mépris, le moral des artisans du Journal
de Québec et du Journal de Montréal.
Pendant ce temps, Paul Desmarais s'assoyait avec ses gens des médias pour
discuter du même passage pour les journaux de Gesca. Il en est sorti La Presse +, non seulement l'avenir du
quotidien La Presse, mais du journal
imprimé tout court.
Depuis, Péladeau a été éjecté de son
entreprise. Paul Desmarais est demeuré l'âme de la sienne, il avait préparé sa
succession.
Paul Desmarais n'a jamais dirigé les
discussions avec les employés de Gesca. Sa vision et ses fils ont pris les
choses en mains.
Paul Desmarais est un nouveau média. Je
l'ai connu en voyant La Presse +, son héritage aux visionnaires.
Un visionnaire ne connaît pas de
compétiteurs. Le seul qui puisse lui porter de l'ombre, c'est le temps.
Aujourd'hui, le temps a gagné.
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