jeudi 10 octobre 2013

Paul Desmarais


J'ai connu Paul Desmarais au début 2013. Comme bien des gens, je pensais le connaître, les autobus Voyageur, les assurances, le génie des affaires, les relations politiques, Power Corporation.

En 2003, je me suis retrouvé dans ses bureaux, au Centre de commerce mondial de Montréal. Il n'était pas là ce jour-là. Sur les murs, des toiles de Riopelle, pas des petites, des grandes comme ça. J’ai soupçonné les murs d’être hauts à cause de la grandeur des toiles. Dans la salle de conférences, les murs étaient tapissés de Krieghoff, le peintre hollandais de nos hivers. Plus que du goût, de la grandeur. Je me croyais en Italie, même si je n'y suis jamais allé.

J'ai connu Paul Desmarais au moment où Pierre-Karl Péladeau, de Québécor, préparait le passage de ses journaux du papier au numérique. Sa recette était simple: saccager, à coups de lock out et de mépris, le moral des artisans du Journal de Québec et du Journal de Montréal.

Pendant ce temps, Paul Desmarais s'assoyait avec ses gens des médias pour discuter du même passage pour les journaux de Gesca. Il en est sorti La Presse +, non seulement l'avenir du quotidien La Presse, mais du journal imprimé tout court.

Depuis, Péladeau a été éjecté de son entreprise. Paul Desmarais est demeuré l'âme de la sienne, il avait préparé sa succession.

Paul Desmarais n'a jamais dirigé les discussions avec les employés de Gesca. Sa vision et ses fils ont pris les choses en mains.

Paul Desmarais est un nouveau média. Je l'ai connu en voyant La Presse +, son héritage aux visionnaires.

Un visionnaire ne connaît pas de compétiteurs. Le seul qui puisse lui porter de l'ombre, c'est le temps. Aujourd'hui, le temps a gagné.





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