dimanche 1 janvier 2012

Mes filles


Ce samedi matin 12 décembre 2009, au lever, ma Camille fait comme à tous les matins, elle se dirige droit vers le frigo. Elle ne voit personne, elle est sur le pilote automatique. Elle est aussi un peu en crisse, sa copine Émilie vient de lui dire qu’elle ne participera pas à son travail de photos ce midi, comme promis. En s’assoyant avec ses céréales et la pinte de lait, Camille voit sur la table une bague en or appartenant à sa mère. Plus tôt, quand j’ai placé cette bague près de son assiette, je me suis dit qu’elle ne résisterait pas. Ça ne manque pas, elle la glisse sur son majeur. 1-0 pour moi.
Pendant ce temps, je me prépare à sortir avec mon autre fille, Stéphanie, aller prendre notre café au lait du samedi chez Olympico, meilleur dans le verre de carton que dans celui en vitre. Pour une première fois, la mère de mes filles nous accompagne. Mais avant de sortir nous rejoindre dans l’auto, elle reprend à Camille sa bague en or.
Puisque Stéphanie doit étudier ce matin-là, le plan de match consiste à aller au Olympico aller-retour, nous n’avons donc pas le temps de passer à la bijouterie Moug, qui ouvre à 11h, il n’est que 10h. À moins d’étirer le temps un peu. Ça peut s’arranger, le temps de se rendre, de commander, de boire les cafés, il est 10h40. Tant qu’à être sur St-Viateur, passons à la petite rôtisserie péruvienne commander des sandwiches au poulet laitue, tomates, mayo et sauce piquante pour ce midi. Ça va bien mes affaires, les sandwiches sont dans le sac, il est 11h15.
Un coup parti, on pourrait passer chez Moug?, ça va prendre 5 minutes. En arrivant à la boutique, je sors la bague en or. Salut Alex, je t’apporte la bague pour la mesure de Camille, elle la porte au majeur. C’est du 6, je vais ajuster celle que tu as achetée.
Retour en arrière. Il y a une semaine, je suis passé voir Alex avec Camille. Évidemment, je regardais ailleurs quand elle m’a dit regarde papa, la belle bague en argent ornée d’un scarabée, je la trouve donc à mon goût. Je l’ai fait mettre de côté, en catimini, ce sera la bague de ses 18 ans. Il me reste à connaître la taille de ses doigts sans qu’elle ne s’en rende compte.
Au moment où Stéphanie montre à sa mère le bracelet italien qui la fait saliver, la porte de la boutique ouvre, un client entre et demande à Alex un renseignement à propos d’un bijou dans la vitrine. C’est la providence qui me l’envoie, celui-là. Alex demande à Stéphanie peux-tu aller dehors identifier le bijou avec le client? Pendant qu’elle est sortie, je pointe le bracelet italien, Alex, peux-tu me le mettre de côté, je vais le prendre plus tard.
Bref, Camille croit que je suis allé prendre un café avec Stéphanie et Stéphanie croit que je vais chercher une bague pour Camille. Camille croit que la bague en or était sur la table par hasard et Stéphanie croit que sa mère est aussi là par hasard, elle ne pense pas une seconde que toute cette mise en scène a été préparée dans le seul but de lui choisir un bracelet italien.
En bout de ligne, toute cette gymnastique est basée sur une croyance à propos de mes filles, ni une ni l’autre ne peut résister à l’idée d’enfiler un bijou qui la regarde.
25 décembre 2009

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