mardi 5 décembre 2023

Voisins

 

La guerre est une affaire de territoire.


Toujours.


Mon chemin passe sur tes terres pour que je me rende aux miennes.


La Cour suprême a dit oui, mais entendez-vous.


Les voisins ne se sont pas entendus.


L’histoire du double meurtre est très complexe, dit la police.


C’est très simple.


Je veux ton bien et je l’aurai.


L’affaire est irrationnelle.


L’argent est secondaire.


Le génie n’a pas rapport.


Exit le philanthrope.


Tout commence par une clôture et deux voisins. Même pas besoin de clôture, une ligne de démarcation.


Sur cette ligne pousse une fleur.


C’est Neighbors, le film d’animation du cinéaste Norman McLaren.


Deux voisins se disputent la propriété de la fleur. Elle pousse drette sur la ligne.


Une ligne est un territoire qui n’existe pas.


Dans notre imaginaire, la frontière marque la limite à ne pas franchir. En Afrique, elle est un lieu de rencontres et de palabres.


Dans ce film contre la guerre, les hommes tuent voisin et famille pour la fleur.


Il n’y a que des perdants.


Homo sapiens est le seul animal qui célèbre l’anti-guerre par un film de guerre.


Les lions ne font pas cela. Les orques et les chats non plus.


Norman McLaren et l’Office national du film ont remporté un Oscar pour Neighbors, en 1953.


Je ne blâme pas Daniel Langlois. Nous descendons tous deux de la même race bâtarde.


Sapiens.


L’homme descend du singe et le singe descend de l’arbre.


Dans la cour de mon voisin, un chien jappe pour rien.


Un passant, une mouche, l’ennui.


Chaque jour depuis trois ans.


Le câlisse de chien qui jappe, crie un autre voisin.


Je le trouve poli.


Le territoire, c’est le bruit. Il n’y a plus de compromis.


Homo sapiens veut dire intelligent, sage, raisonnable, prudent (merci Wiki).


Un Oscar avec ça?





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