dimanche 21 octobre 2018

Je ne suis pas Canadien


Je ne suis pas Canadien.

Le Canada est un pays bâti sur le vol de terres et sur une politique d’État raciste et génocidaire.

Tant que ces questions n’auront pas été admises et trouvé leur solution, je ne pourrai pas être Canadien.

Le comédien égyptien Omar Sharif n’était pas égyptien. Né à Alexandrie, en Égypte, il disait mon passeport est égyptien.

Mon passeport est canadien.

Il faut tuer l’indien dans l’enfant résume la politique d’État raciste et génocidaire du Canada. Ce sont les mots du premier premier ministre canadien, John A. Macdonald.

Bienvenue dans la confédération canadienne.

Pour tuer l’indien dans l’enfant, il fallait une mentalité. La doctrine de la découverte, la bulle papale Romanus Pontifex, des rois, des explorateurs et des colons.

L’idéologie est une chose immatérielle. Elle traverse les corps et les esprits. On l’appelle parfois la bêtise.

Pour tuer l’indien dans l’enfant, il fallait des outils. La loi sur les indiens, les pensionnats, les enlèvements, du harcèlement, de la haine et des réserves.

Pour tuer l’indien dans l’enfant, il fallait des gens. Des politiciens pour voter des lois et étouffer l’espace vital, des curés pour laisser venir en eux les petits enfants, des médecins et des infirmières pour signer de faux actes de décès et sortir les enfants des hôpitaux, des familles pour les adopter, d’autres curés pour mentir l’histoire et enseigner l’ignorance.

Je ne suis pas historien.

Lisez Two Families, de Harold Johnson.
The Inconvenient Indian, de Thomas King.
Reconnaissance et exclusion des peuples autochtones au Québec, de Camil Girard et Carl Brisson.
1491, de Charles C. Mann. La vie des autochtones avant Colomb.

Le peuple rieur, Récits de Mathieu Mestokosho, de Serge Bouchard.
Lisez tout Serge Bouchard, ce sera plus simple.

Le rêve de Champlain, de David Hackett Fischer.
Commission Vérité et réconciliation. Je vous mets au défi de vous rendre à la fin du tome 1.

Regardez des documentaires. Trick or Treaty?Kanehsatake 270 ans de résistance, d’Alanis Obomsawin. Je suis en train de regarder tout Obomsawin.

Ce silence qui tueLa ligne rouge, de Kim O’bomsawin.
La série 1491, diffusée sur APTN et youtube.

Le nord au cœur, parcours d’un géographe, de Serge Giguère. Ne serait-ce que pour entendre la poétesse Innu Joséphine Bacon raconter le cercle dans l’imaginaire autochtone.

L’empreinte, de Carole Poliquin et Yvan Dubuc. J’y ai confirmé mon identité.

Allez dormir à l’Hôtel musée Premières Nations, à Wendake. Ouvrez la porte patio et écoutez la rivière.

Pablo Rodriguez est un ami. Pablo est aussi Ministre du Patrimoine canadien et du Multiculturalisme, à Ottawa. Vendredi dernier, il a dit il y a encore des communautés canadiennes au sein desquelles des gens sont victimes de racisme systémique, d’oppression et de discrimination. 

C’est plus que ça, Pablo. Tout ton pays est miné par cette gangrène. Cette terre d’accueil dont tu te dis si fier, celle de mes ancêtres, est volée.

Tu as le mandat de trouver une nouvelle façon de dire les choses. C’est la noblesse du politique.

Lis Le grand retour, de John R. Saul. Les cent dernières pages, Les mots des autres, de chefs autochtones.

L’avocate Innu Marie-Claude André-Grégoire dit les Premières Nations du Canada n’ont jamais été conquises. Les Français oui mais eux, non.

Il faut réécrire l’histoire, dit Serge Bouchard. Vingt-cinq livres et vingt-cinq films.

Ce qui nous ramène à Two Families, de Harold Johnson.

C’est l’histoire de la rencontre avec les Anglais, vue par les Premières nations de l’Ouest. Les autochtones accueillent les Anglais et disent bienvenue chez nous. Nous allons vous protéger, vous et votre reine Victoria.

C’est comme tomber dans les rillettes de maman.

Tu es quoi d’abord? demande ma fille Camille.

Je suis curieux.




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