jeudi 7 mai 2020

La crise


Crise dans les CHSLD: la ministre Marguerite Blais prend sa part de responsabilité, écrit la journaliste de Radio-Canada.

Vous n’êtes pas responsable, madame Blais.

Vous n’êtes pas irresponsable non plus.

Quatre-vingt-dix pour cent des vieux ne reçoivent pas de visite dans les CHSLD.

Cela donne 25 584 personnes sur un total de 28 427 personnes en CHSLD, selon le recensement du Commissaire à la santé et au bien-être, en 2017.

La barre est basse.

Des médecins, des avocats, des chauffeurs de taxi, des députés, tout le monde fait partie de ce quatre-vingt-dix pour cent.

Cela rend quatre-vingt-dix pour cent des vieux vulnérables à la maltraitance et à la cupidité.

Cette semaine, le premier ministre François Legault a fait un énième appel pour attirer des bras aidants dans les CHSLD.

Onze-mille-deux-cents membres du personnel de soins pour les vieux sont portés malades.

François Legault a toutes les difficultés à mobiliser.

Vous reconduiriez les bras en limousine, ça ne changerait rien.

Il n’y a pas d’amour.

Un CHSLD avec beaucoup de visiteurs est plus vivant qu’un CHSLD pas de visiteurs. Cela s’appelle de l’oxygène.

Un CHSLD avec beaucoup de visiteurs ne se ferait pas traiter comme maintenant.

La politique actuelle de la Santé repose sur les hôpitaux. Dans l’entrée, il y a un tapis pour s’essuyer les pieds. Sous le tapis, il y a les CHSLD.

En 2006, nous étions les six autour de papa à l’hôpital. Sept avec maman.

C’est rare, a dit une infirmière.

Je comprends maintenant.

Nous avons coupé un lien avec nos vieux.

Augmenter le salaire de quatre dollars l’heure pour torcher quelqu’un que personne n’aime, ça ne change rien, encore moins la couche.

Nous avons peur des vieux, nous avons peur d’être malade.

La conversation avec nos enfants débute à la naissance.

Une fois vieux, nos enfants s’occupent de nous.

Peu de gens préparent leur vieillesse et beaucoup ne la préparent pas.

Nous sommes chanceux d’avoir nos enfants, disaient mes parents.

C’est normal, vous nous avez aimés.

Ça respire mieux.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire