jeudi 22 mars 2012

La grève des mots



Aujourd’hui, le mouvement étudiant militant contre la hausse des frais universitaires a marqué un point. Durant plusieurs heures, les étudiants ont marché les rues du centre-ville de Montréal. Des estimations parlent d’un défilé de près de deux kilomètres. Ils étaient un million, cent cinquante mille ou cinquante mille, record de participants ou pas, le nombre est secondaire. Par leur attitude et leur élégance, les étudiants ont marqué un point sur le terrain de la communication et de l’image publique.

Là où plusieurs pouvaient espérer du grabuge, les étudiants ont impressionné par la leçon de calme et de pacificisme. Ils ont utilisé une arme très efficace, l’intelligence. Ce faisant, ils font pression sur les responsables du gouvernement pour qu’ils agissent de même. La logique serait d’entamer un dialogue. Jusqu’ici, le gouvernement préfère situer son action dans le conflit, synonyme d’une absence de communication.

Les étudiants auraient brisé des vitrines, brûlé des voitures, ils passeraient ce soir pour des sauvages et donneraient raison au gouvernement de demeurer sur ses positions. En lieu et place, ils ont servi à leur adversaire une leçon de civisme. On l’oublie souvent, la manière de faire est un aspect fondamental de la communication.

Seule ombre à la suite des choses: le premier ministre du Québec est un homme têtu, très têtu. Il aura fallu deux ans et demi au Québec entier pour enfin obtenir une enquête publique sur l’industrie de la construction.

 (22.03.12)

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